Moroni s’apprête à accueillir le festival des Arts de la rue. Cet évènement, prévu du 17 au 23 septembre 2025 promet de dynamiser la scène culturelle. Portée par l’Alliance française de Moroni, cette initiative est organisée en collaboration avec l’Institut français, l’ambassade de France, le Rotary Club et le CASM. Le festival réunira des troupes comoriennes aux côtés d’artistes invités de Madagascar et du Congo-Brazzaville, pour offrir une immersion dans des disciplines encore peu présentes aux Comores.
Devant la presse ce jeudi 11 septembre, la directrice de l’Alliance française, Anaïs Bonnet a dévoilé les contours du projet. Une occasion pour elle de lancer un appel aux familles à s’intéresser à l’évènement. « J’en appelle solennellement à tous les parents : accompagnez vos enfants. C’est une occasion unique de découvrir des spectacles internationaux sur notre territoire, de côtoyer d’autres cultures et de nourrir la curiosité et les talents de notre jeunesse », a-t-elle déclaré. Pour elle, il s’agit d’une opportunité rare de briser le manque d’accès à certaines formes artistiques et de donner aux jeunes la possibilité de s’inspirer de parcours variés. De son côté, le président du CASM, Anziz Koudra a insisté sur la dimension collective du festival. « Nous ne pouvions pas laisser l’Alliance porter seule ce projet. Chaque fois qu’elle nous sollicite, nous répondons présents. Le facteur commun, c’est la jeunesse », a-t-il souligné, avant d’ajouter : « Il est important que les parents viennent avec leurs enfants. Qu’ils découvrent ensemble, qu’ils s’inspirent. »
Durant cinq jours, Moroni deviendra une scène à ciel ouvert. « Le programme alternera spectacles de clowns, théâtre, carnaval d’enfants, ateliers de cirque et de parkour, ainsi que débats autour des arts de la rue. Le week-end sera marqué par une grande déambulation de cirque dans la capitale, suivie d’une soirée mêlant danse, cirque et parkour. La clôture aura lieu sur la plage d’Itsandra avec un spectacle de danse présenté par la compagnie congolaise Victoire et Versace. Le festival se poursuivra ensuite à Anjouan les 22 et 23 septembre », explique la directrice de l’Alliance française.
Les organisateurs ont tenu à mettre en avant plusieurs troupes locales qui ont gagné le concours de sélection. Nombaba Théâtre, fondée en 2005, reste un symbole de créativité et d’engagement populaire. Les Enfants de Djumbé Fatima, basés à Mwali, préservent la mémoire culturelle à travers leur travail scénique. La troupe N’Gomé, riche de plus de vingt ans d’expérience, poursuit sa mission de formation et de transmission. Enfin, le Clown Bavard, alias Djamalidine Toybou, représente une nouvelle génération qui utilise l’humour pour aborder des thèmes universels comme la paix et la solidarité.
Aux côtés de ces talents nationaux, le festival accueillera des compagnies invitées. Aléa Circus, basée à Madagascar, allie action artistique et engagement social. Traceur Gasy, également malgache, promeut l’art du parkour en le liant à des projets communautaires. Enfin, le duo congolais Victoire et Versace clôturera la semaine avec une prestation de danse contemporaine qui promet d’être l’un des temps forts du festival.
Au-delà du divertissement, ce festival entend ouvrir les esprits et rappeler que les arts de la rue sont des vecteurs de lien social et de transmission culturelle. Cirque, danse ou théâtre sont autant de langages universels qui permettent de rassembler et d’inspirer. La gratuité et l’accessibilité sont au cœur du projet, avec la volonté de faire de la rue un espace de rencontre et de création. « C’est une fête, mais aussi une école à ciel ouvert », a résumé le président du CASM. Avec ce festival, les Comores s’ouvrent à une dimension culturelle nouvelle, qui place la jeunesse au centre et fait de l’art un moteur d’inspiration et d’avenir.
Mohamed Ali Nasra
Les contenus publiés dans ce site sont la propriété exclusive de LGDC/HZK Presse, merci de ne pas copier et publier nos contenus sans une autorisation préalable.