Si certains doutaient encore de la manie qu’a le chef de l’Etat de tout contrôler, l’intronisation de Youssouf Mohamed Ali au poste de secrétaire général de la Convention pour le Renouveau des Comores, sans aucun concurrent, mais avec la bénédiction « Chef », tend à le prouver. Avant cela, il y a eu le choix des candidats pour les gubernatoriales de 2019, comme celui, porté sur le secrétaire général de la Mouvance Présidentielle, tous étant des présidentielles décisions.
L’on s’en doutait. Ses courtisans le disent malgré eux, au gré des confidences (gênées) glanées ici et là. Ses détracteurs ne manquent pas un seul instant de critiquer, sa gestion personnalisée du pouvoir, du genre l’Etat c’est lui. « Le Chef », depuis quelques temps remplacé par « Mfaume » ( roi, sultan en langue nationale) par certains caciques du régime aime à tout contrôler. Le chef de l’Etat, puisqu’il s’agit de lui a une conception bien verticale de la gestion du pouvoir. Et cela, peut-être que l’ancien président de l’île de Ngazidja l’a compris. En effet, ce 27 octobre lors de la cérémonie d’intronisation du nouvel homme de la principale formation au pouvoir, la Convention pour le Renouveau des Comores, Mze Soulé Elback s’exprimant au nom de la Mouvance Présidentielle ( MP), du haut de la tribune, a demandé au chef de l’Etat, Azali Assoumani, « de bien vouloir le laisser se présenter aux élections législatives et communales, pour le compte de la MP », ajoutant qu’il ( Azali) en sera satisfait » mais surtout assurant « qu’il n’y aura plus jamais de conflit entre nous », en mémoire sans doute à l’hostilité qui opposait le gouvernement central au Mdjidjengo de Ngazidja sous Azali I. Cette demande fort peu inattendue a été diversement accueillie par les internautes. Si quelques uns ont loué « le sens de la diplomatie de l’ancien fort de Ngazidja » , la grande majorité a été ulcérée par cette requête « quelque peu humiliante », les propos de l’ancien président de Ngazidja (2002-2006) révèlent ( si besoin était) ce que l’on disait plus haut : Azali Assoumani veut absolument tout contrôler. Elback l’a sans doute compris, pour espérer un strapontin, vaut mieux avoir les faveurs du Chef et de lui seul.
Comment peut-il en être autrement, quand pour choisir le secrétaire général de la Crc, un seul homme s’est présenté sans aucun concurrent. Un seul, le directeur de cabinet en charge de la défense, Youssoufa Mohamed Ali. Il s’agit là d’un des plus proches collaborateurs de Azali Assoumani. Le choix de Youssoufa Mohamed Ali n’est pas le fait des militants de la Crc. Il serait malhonnête de parler d’une élection avec seulement un candidat, lequel avait en plus reçu à l’évidence, la bénédiction du Chef. L’ancien militant du Front Démocratique a été désigné par acclamation. Pourtant, la Crc compte de grosses et fortes têtes qui auraient pu prétendre à prendre les rênes du parti. Pendant un moment par exemple, le nom de Maoulana Charif comme probable candidat au secrétariat général du parti circulait, sans confirmation du principal intéressé. L’actuel vice-président de l’Assemblée de l’Union et ancien candidat à la gubernatoriale de Ngazidja lors des élections 2016 contre l’avis de son parti , est un élu, qui a un fief – ou en avait un-, qui a la réputation d’être une bête politique et qui n’est pas forcément très malléable.
A dire vrai, il n’est sans doute pas étonnant que cela se passe de la sorte, s’agissant de la gestion du principal parti au pouvoir par son président d’ honneur. L ‘on se souvient que le choix porté sur Anissi Chamsidine, Mohamed Fazul et dFarouata Mhoudine est du fait du Chef, pour ce qui est des dernières gubernatoriales au niveau des 3 îles alors qu’il n’était pas seulement question de la Crc mais de la MP. Même chose pour le secrétariat général de la Mouvance Présidentielle, regroupant un conglomérat de partis, la sélection présidentielle s’est portée sur Ali Mliva Youssouf. Les autres n’ont pu que s’incliner, certains se sentant peut-être obligés d’approuver vigoureusement cette verticale décision, en parlant de choix « concerté ».
Pour les prochaines législatives prévues en janvier, il se dit que le chef de l’Etat laissera toute la latitude à la majorité présidentielle pour choisir les candidats qui iront concourir à la députation. Peut-être est-ce vrai. Mais certains en doutent fortement tant le chef suprême des armées aime avoir autour de lui, il se dit, des exécutants.
Fsy
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