La Gazette

des Comores

Processus du dialogue national:  Orange dénonce un « manquement grave à la Constitution »

Processus du dialogue national:  Orange dénonce un « manquement grave à la Constitution » © : HZK-LGDC

Ce mercredi 22 décembre 2021, le parti orange a convié des journalistes des différents médias, pour un point de presse de restitution des travaux de la deuxième phase des concertations avec les acteurs au dialogue inter-comorien. Les conférenciers n’ont pas manqué de tirer à boulets rouges sur le coordinateur du dialogue, qu’il soupçonne d’avoir bel et bien à sa disposition les conclusions d’un dialogue qui n’est pas encore organisé. 


Ce mercredi 22 décembre 2021, le parti orange a convié des journalistes des différents médias, pour un point de presse de restitution des travaux de la deuxième phase des concertations avec les acteurs au dialogue inter-comorien, afin de communiquer à l’opinion nationale les résultats des travaux réalisés au terme d’une mission de quatre jours effectuée par une délégation du bureau politique du parti dans l’île autonome d’Anjouan du 16 au 20 décembre 2021.

 

Selon le porte-parole du parti Orange Mohamed Toianmou, la mission à Anjouan la semaine dernière consistait à appuyer les responsables locaux du parti par rapport aux actions menées par le bureau régional dans le cadre du processus de restructuration et d’organisation des structures locales du parti. A cette occasion, le samedi 18 décembre 2021, a eu lieu la mise en place à Domoni la coordination du parti dans les localités de la préfecture éponyme. Et le dimanche 19 décembre,  le bureau politique du parti a intronisé officiellement dans la ville de Moya, les responsables de la Coordination du parti dans les localités de cette préfecture, sachant que le parti a organisé douze rencontres. En premier lieu naturellement avec les autorités de l’île, ensuite avec des personnalités politiques, des organisations de la société civile et des partis politiques selon un communiqué distribué à la presse. 

 

Toutefois, le parti Orange a dit apprécier le fait que les questions d’ordre économique et social soient retenues parmi les thèmes du dialogue. Mais, il regrette le fait, pour la Coordination du dialogue, de publier un agenda et de mettre en place l’organisation de la coordination « sans concertation en amont avec toutes les parties prenantes au dialogue sous prétexte que le décret N°21-130/PR du 23 novembre 2021, lui donne la latitude de composer elle-même son équipe du dialogue ».

 

« Nous considérons qu’il s’agit-là d’un manque de respect du coordinateur du dialogue à l’endroit des acteurs à ce dialogue », déplore Mohamed Toiaanmou. Et de rappeler que « lors d'un précédent point de presse organisé à Moroni le 11 décembre 2021, on avait émis le souhait que la Coordination soit organisée suivant un modèle inclusif qui accorde toutes leurs places aux questions et aux acteurs du monde politique et de la société civile ». 

 

A cet effet, le parti de l’ex ministre de l’Intérieur a demandé au coordinateur « de revoir son organisation, dans la mesure où les thèmes retenus sont intrinsèquement liés aux questions de gouvernance politique et de conduite des élections, et que, nécessairement, celles-ci intéressent en premier lieu les formations politiques et la société civile, car Orange considère qu’il est tout à fait logique que ces dernières soient représentées au sein de la Coordination ». 

 

Le parti Orange dit être convaincu, en effet, que « nul n'est mieux placé que ceux qui pratiquent l'élection et la politique pour en promouvoir et en assurer l’équité et la transparence ». C’est dans ces circonstances que le parti Orange estime : que « les acteurs politiques et de la société civile doivent nécessairement être représentés au sein de la coordination ». Mais pas seulement. Il veut aussi que la coordination soit « codirigée par un représentant de la société civile à côté de l’actuel coordinateur » choisi par le chef de l’État. 

 

Cette formation politique a noté également dans les activités communiquées à la presse, que la coordination va élaborer des projets de lois portant sur les conclusions du dialogue. Pour Orange, « cela laisse sous-entendre que le coordinateur a déjà ses conclusions du dialogue et que les acteurs n’auront qu’à valider son travail ». 

 

« C'est ainsi qu'on ne peut pas rester indifférents face à de tels procédés et à de telles décisions qui ne sont pas de nature à rassurer les acteurs, à fournir à toutes à tous les garanties nécessaires à un dialogue véritablement inclusif et à promouvoir la confiance indispensable entre les acteurs. On exhorte, donc, le coordinateur du dialogue de revoir sa stratégie qui, par ailleurs, constitue un manquement grave à la loi fondamentale du fait du non-respect des dispositions constitutionnelles et des procédures habituelles dans ce genre d’exercice », martèle le porte-parole. 

 

Pour finir ce parti qui vient de claquer la porte de la Mouvance présidentielle a rappelé que l’élaboration des projets de lois « relève de l’exécutif » et que les propositions de lois « reviennent aux parlementaires ». Les conférenciers estiment que la coordination « doit rester dans son rôle qui est de mener le dialogue de manière à susciter l’adhésion de tous, de le recadrer si nécessaire dans le but de parvenir à des conclusions constructives et consensuelles ». En attendant, le parti continue son travail de sensibilisation et a annoncé que la troisième phase de ses concertations va s’ouvrir bientôt, et qu’une délégation se rendra à Mohéli prochainement.  

 

Nassuf Ben Amad

 

 


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