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des Comores

Manif à Mitsamihuli : Les trois militants poursuivis seront fixés ce lundi

Manif à Mitsamihuli :  Les trois militants poursuivis seront fixés ce lundi © : HZK-LGDC

Après 4 jours de détention jugée illégale, les trois militants de la société civile arrêtés dimanche 2 novembre à Mitsamihuli devraient connaitre leur sort ce lundi, après leur procès tenu vendredi dernier.


Ahmed-Hachim Said Hassane et Mohamed Ibrahim Moindjie ont comparu devant la justice le vendredi 6 novembre dernier. D’après l’un des avocats de la défense, Abdoulbastoi Moudjahidi, ces derniers ont été interpellés en vertu de l’article 61 du nouveau code pénal en matière de procédure de flagrant délit. L’avocat, que nous avons contacté, juge leur garde à vue « illégale », ce qui rendrait la procédure « caduque ». Après une suspension pour délibération, le tribunal a décidé de joindre l’exception au fond avant d’entamer les plaidoiries. A en croire l’avocat, le parquet a requis six mois de prison avec sursis contre les trois prévenus dont Ahmed-Hachim Said Hassane et Mohamed Ibrahim Moindjie, alors que la défense a plaidé la relaxe pour « absence d’infraction ».

 

« Le jugement a été mis en délibéré au 10 novembre 2025 », nous a-t-il indiqué. Cette affaire prouve encore une fois la tension croissance autour de la liberté d’expression au pays. Deux semaines plus tôt, des membres du mouvement Rilemewa à l’instar d’Ahmed-Hachim Said Hassane et Fahardine Msahazi pour ne citer qu’eux, avaient également été interpellés pour avoir appelé à un rassemblement contre la vie chère sur la place de l’Indépendance. Cette manifestation avait été empêchée par les forces de l’ordre. Ces interpellations répétées suscitent des inquiétudes au sein de la société civile mais aussi de la classe politique, dénonçant une volonté des autorités de restreindre l’espace public et décourager toute forme de contestation sociale.

 

D’après le porte-parole du Rassemblement de l’Opposition Comorienne, Ibrahim Abdourazak alias Razida, ces arrestations sont le reflet d’une dérive autoritaire. « Les interpellations non fondées des jeunes, s’identifiant comme membres du mouvement Gen Z 269, ne sont rien d’autre que la conséquence d’une volonté du pouvoir d’étouffer toute critique », affirme-t-il. Note interlocuteur estime que cette stratégie a muselé la société civile afin de faire passer discrètement des projets politiques « inavouables et inavoués », notamment une révision de la Constitution. Il appelle donc la jeunesse comorienne à s’engager pour sa liberté et son avenir. « Le prix de la liberté est souvent très cher, surtout quand le pays est dirigé par un pouvoir autoritaire. Rien ne se gagne par hasard, le courage et la détermination sont les piliers ».

 

Mohamed Ali Nasra

 


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