La Gazette

des Comores

Pénurie de carburant à Mohéli La population à bout de souffle

Pénurie de carburant à Mohéli La population à bout de souffle © : HZK-LGDC

Depuis quatre longs mois, l’île de Mohéli vit au rythme d’une crise sans précédent. Essence, gasoil, pétrole lampant : tout manque. Les files d’attente s’allongent, les prix flambent, et la vie quotidienne devient un calvaire. Face au silence des autorités, l’ancienne maire de Fomboni, Mme Andhoimati Mikidati, connue sous le nom de Mma Fayzi, brise le silence et interpelle le président de la République sur la détresse des Mohéliens.


Mohéli s’enfonce chaque jour un peu plus dans la pénurie. Depuis quatre mois, le carburant se fait rare, et les habitants n’ont d’autre choix que de se tourner vers le marché noir. Le litre d’essence s’arrache entre 1 000 et 1 250 francs comoriens, quand il n’est pas tout simplement introuvable. Le pétrole lampant, indispensable pour la cuisine dans de nombreux foyers, dépasse les 500 francs le litre. Le gaz étant aussi introuvable. « J’ai fait la queue des heures à la station Yousna, raconte un père de famille. Le revendeur n’avait que dix litres. J’ai réussi à en avoir trois seulement à raison de 1000 fc le litre sur place, pour que mes enfants puissent aller à l’école en moto.

Les chauffeurs de taxi, eux, ont trouvé une solution coûteuse : affréter une vedette pour se rendre à Anjouan afin de s’y approvisionner, ce qui impacte nécessairement les frais du taxi. Sur la plage de Fomboni Bazar comme à Mabahoni, la foule se presse, espérant décrocher quelques litres pour continuer à vivre. Face à ce drame quotidien, l’ancienne maire de Fomboni, Mme Andhoimati Mikidati (Mma Fayzi), hausse le ton. Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, elle appelle le président Azali Assoumani à « faire preuve d’humanisme » et à relancer le projet de dépôt d’hydrocarbures à Hoani, initié sous le mandat du président Ikililou mais abandonné depuis.

« Depuis l’arrivée du président Azali, les Mohéliens n’ont cessé de réclamer ce dépôt vital. Aujourd’hui, c’est le silence total. Mohéli en a ras le bol ! » déplore-t-elle. De son côté, Attoumane Hamada, directeur régional par intérim de Comores Hydrocarbures, tente de rassurer. Un remorqueur aurait accosté à Bangoma pour décharger du gasoil, tandis que le navire Bima a pris la mer vers Anjouan pour se réapprovisionner en essence et pétrole lampant. Mais le navire, vieillissant, souffre de pannes à répétition, retardant encore les livraisons. En attendant, la population mohélienne continue de subir une crise énergétique qui paralyse l’économie locale, accentue la précarité et met à rude épreuve la patience des habitants d’une île hélas oubliée !

Riwad

 


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