La Gazette

des Comores

Religion: Dar Zaka devient Agence nationale des aumônes

Religion:  Dar Zaka devient Agence nationale des aumônes © : HZK-LGDC

Le chef de l’État a signé un décret rebaptisant Dar Zaka en Agence nationale des aumônes, ou Dar al Sadaqa en arabe. Une réforme aussi bien dans le fond que dans la forme qui marque une nouvelle étape dans la valorisation du troisième pilier de l’islam.


Après l'agence de hej, aux Comores une autre agence de l’aumône, 3em pilier de l'islam, a vu le jour. Depuis le 29 mars dernier, le chef de l'État a signé un décret relatif à la création d'une agence nationale de sadaqa. « Je ne peux que me réjouir », affirme Ali Mohamed Mdahoma, directeur intérimaire de la nouvelle Agence nationale des aumônes, appelée Dar al Sadaqa en arabe. Le responsable, qui dirigeait déjà l’ex-Dar Zaka, estime que la création de cette agence marque « une avancée majeure pour la Zakat, désormais placée au même rang que le pèlerinage ». Le décret présidentiel officialise la transformation de l’ancien Dar Zaka en une véritable structure publique, dotée d’un statut administratif clair. L’article 2 du texte précise que la tutelle administrative relève de la direction de cabinet du président de la République, tandis que la tutelle financière est confiée au ministère des finances. Sur le plan religieux, l’agence travaillera en étroite collaboration avec le muftorat et le ministère des affaires islamiques, pour garantir la conformité de ses actions avec les principes de la charia.

 

L’article 3 ajoute que la Direction de cabinet du président « veille à la conformité de la gestion de l’agence avec la politique générale du gouvernement ». Autrement dit, la Dar al Sadaqa devient un instrument à la fois religieux, social et économique, inscrit dans la vision du développement national. Selon le chapitre II, l’agence comprend plusieurs organes : un conseil d’administration, une direction générale, et un service administratif et financier. L’article 12 confie à la direction générale la mission d’« assurer la gestion administrative et financière de l’agence ». Celle-ci est dirigée par un directeur général nommé par décret, sur proposition du directeur de cabinet du chef de l’État. L’article 15 prévoit en outre que la direction générale soit représentée dans chaque île par des directions régionales, dont les missions seront précisées par arrêté. Ces structures locales permettront une meilleure collecte et redistribution des fonds de la zakat à travers le territoire national.

 

La Dar al Sadaqa s’articulera autour de cinq services techniques : le service de la collecte, le service social, le service des ressources humaines et de la logistique, le service des projets, et le service de la communication et des relations publiques. Pour Ali Mdahoma, cette réforme est un chantier en cours. « Nous sommes dans une phase de construction », explique-t-il. « Nous attendons le vote du budget par l’Assemblée nationale au cours de cette session budgétaire. Après ce vote, toutes les instances seront mises en place. Je pense qu’à partir du mois de mars prochain, l’agence sera pleinement opérationnelle. » En érigeant la Dar al Sadaqa en agence nationale, l’État entend donner à la zakat une place institutionnelle comparable à celle du hajj, cinquième pilier de l’islam. L’objectif est clair : professionnaliser la gestion des aumônes, renforcer la transparence et faire de cette pratique religieuse un levier durable de solidarité nationale et de lutte contre la pauvreté.

 

Ibnou M. Abdou

 


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