La décision nationale de décaler le prêche du vendredi à 13 heures divise mosquées et fidèles à Mohéli. Entre partisans du changement et défenseurs des anciennes pratiques, la mesure ravive les tensions religieuses et sociales sur l’île.
La directive nationale fixant le début du prêche du vendredi à 13 heures continue de susciter débats et divisions à Mohéli. Si certaines mosquées ont appliqué la mesure, d’autres ont préféré maintenir leurs horaires habituels, souvent autour de midi. Dans plusieurs localités, la situation a donné lieu à des interprétations contrastées. À Miringoni, les fidèles ont choisi d’accomplir la salât adh-dhouhr au lieu de la prière du vendredi (djoumoua), estimant que le nouvel horaire n’était pas conforme au principe religieux. À la mosquée de Fomboni centre, en revanche, la prière s’effectue traditionnellement autour de 13 heures : aucune modification n’a donc été nécessaire.
À Mouzdalifa, l’imam a respecté la nouvelle directive mais a profité de son sermon pour interpeller les autorités. Il a proposé deux pistes : reconnaître officiellement le vendredi et le samedi comme jours de repos, en remplaçant le dimanche par une journée de travail, ou permettre aux employés de commencer plus tôt le vendredi, dès 7 heures, afin de sortir à 11 heures seulement le vendredi et garder pour les autres jours 8 h comme début du travail. « Cela permettrait de concilier travail et devoir religieux », a-t-il plaidé.
À Hoani, le maire affirme que les trois mosquées de la localité ont suivi la consigne, avec un début de sermon à 13 heures. Mais ailleurs, les divisions se sont accentuées. À Djoiezi, deux groupes de fidèles se sont affrontés symboliquement : l’un a prié à midi, refusant la modification, tandis que l’autre est revenu à 13 heures avec les prêcheurs habituels pour accomplir la djoumoua. Dans d’autres villages, la confusion a également régné. À Wanani, rien n’a changé ; à Nioumachoi, la consigne a été respectée, mais la mosquée est restée clairsemée.
L’incident le plus marquant s’est produit à Bangoma, où la prière a été célébrée à l’heure traditionnelle. À la fin du culte, des hommes en uniforme ont fait irruption, cherchant l’imam Yssouf Saïd Moissi, qui a ensuite été convoqué à la gendarmerie avant d’être relâché. L’événement a provoqué une vive émotion parmi les habitants et relancé le débat sur la gestion religieuse et administrative du temps de prière de vendredi à Mohéli.
Riwad
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