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Sur la route nationale N3, les engins s’activent sans relâche entre Bahani et Mbeni. Le chantier de réhabilitation de la voie longue de 37 kilomètres, lancé en juin dernier, progresse visiblement, pour le plus grand soulagement des usagers. Selon la société WIETC (Chine), en charge des travaux, le terrassement est presque achevé, à l’exception du tronçon Heroumbili–Itsinkoudi, dont la finalisation est prévue les deux prochains jours.
Le projet, d’une durée prévisionnelle de deux ans, vise à moderniser un axe vital reliant le nord du pays à la capitale. Les ingénieurs ont démarré les travaux depuis Bahani en direction de GTE, tout en intervenant également depuis Ivoini vers Itsinkoudi. « Pour l’instant, nous évitons de traverser les villages afin de ne pas perturber la circulation locale. Nous reviendrons plus tard pour la pose du goudron », précise un technicien rencontré sur le site. Si le chantier avance à un bon rythme, il n’est pas exempt de difficultés. « Le léger retard observé est principalement dû à la construction des murs de soutènement, des ponts et des canalisations nécessaires pour canaliser les eaux de pluie », explique un ingénieur. Ces infrastructures sont essentielles pour garantir la durabilité de la route et prévenir les dégâts liés à l’érosion ou aux crues.
Malgré les désagréments temporaires, les premiers bénéfices se font déjà sentir. Chakour Mlindé, chauffeur de transport sur la ligne M'béni–Moroni, témoigne avec enthousiasme : « Avant, il nous fallait presque deux heures pour rejoindre Moroni. Aujourd’hui, on met à peine une heure. Si le goudron arrive, on fera le trajet en quarante-cinq à cinquante minutes maximums ! » Mais tout n’est pas encore parfait. Mariama Abdallah Saïd, habitante de la zone, salue la rapidité des travaux tout en soulignant un problème récurrent : « Dès qu’il pleut, les nids-de-poule apparaissent et personne ne vient réparer. La société devrait au moins entretenir la voie provisoirement pour faciliter la circulation. »
La poussière est également un fléau quotidien pour les riverains. Un employé de l’ORTC, habitant à proximité, confie : « Chaque matin, je pars au travail couvert de poussière. On dirait qu’un nuage flotte en permanence au-dessus de la route ! Il suffirait d’arroser régulièrement la voie pour limiter les désagréments, surtout près des maisons. » Malgré ces tracas, la population reste optimiste. La réhabilitation de cette route stratégique est perçue comme un levier majeur pour le développement économique local, facilitant les échanges entre le nord et la capitale. Si le rythme actuel se maintient, les habitants de Bahani à Mboikou pourront bientôt circuler sur une route entièrement modernisée, symbole tangible d’un progrès attendu depuis des années.
Ibnou M. Abdou
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