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Opposées au Cameroun pour leur première huitième de finale de l'histoire, les Comores ont tenu tête vaillamment au pays hôte, en étant privés de gardien de but de métier et à dix. Une rencontre qui ne valorise en aucun moment l'image du football africain et de la Confédération africaine de football (CAF).
C'est tout simplement une honte ce qui s'est passé hier à Yaoundé. Testé négatif lundi matin puis ayant passé avec succès la batterie de tests supplémentaires du protocole, le gardien de but Ali Ahamada s'est vu refusé le droit de garder les cages de son équipe. La commission médicale a, au mépris du bon sens, refusé d'accorder la dérogation nécessaire dans ce cas de figure, évoquant un changement de protocole depuis dimanche soir. En pleine compétition. Selon elle, un joueur testé positif doit désormais observer un isolement de cinq jours avant de disputer une rencontre.
De plus d'Ahamada, Yacine Bourhane et un membre du staff technique sont négatifs. Présents en tribune, aucun des deux joueurs ne foulera la pelouse du stade Paul Biya d'Olembé. Une situation et une décision surprenante qui a choqué le monde du football. La veille, quelques heures après la sortie du fameux nouveau protocole, l'équipe tunisienne a pu pourtant bénéficier du précieux sésame. « Au début de la CAN, un joueur positif devait s'isoler et pouvait être testé toutes les 48h. Si négatif, il sortait de l'isolement et devait juste faire un test cardiaque avant le match », a tenu à rappeler le journaliste d'investigation Romain Molina.
Sans gardien de but de métier et en l'absence sur le banc du sélectionneur, les Comores présentent un onze de départ avec un joueur de champ dans les cages. C'est Chaker Alhadhur qui s'est manifesté pour assurer le poste. Une image certainement qui ne va pas embellir l'image de la CAF, déjà ternie par divers scandales. Et il faut dire que l'arrière droit de métier a tenu vaillamment dans les buts. Il s'est illustré à plusieurs reprises par des sorties et des arrêtes extraordinaires. De quoi donner satisfaction au coach Younes Zerdouk qui suppléait Amir Abdou sur le banc des Verts.
Mais à peine le coup d'envoi donné, la tâche se complique pour les Comores. Les Cœlacanthes sont réduits à dix dès la 7ème minute après l'expulsion du capitaine Nadjim Abdou. Un carton rouge peu clément sorti par l’Éthiopien Bamlak Tessema. Malgré tout, les coéquipiers d'El Fardou Ben Mohamed ont poursuivi la rencontre avec le même intensité. Les premiers d’ailleurs à se monter dangereux en proposant un jeu cohérent et attractif. À la 29ème, le Cameroun parvient tout même à ouvrir le score par l'entremise de Karl Toko Ekambi (1-0.
Les Comoriens réagissent quatre minutes plus tard sur une belle frappe de d'Ahmed Mogni vers le coin inférieur du but d'Onana, presque abattu mais qui réussit un superbe arrêt. La reprise de Mohamed Youssouf, légèrement déviée par un défenseur, est à nouveau repoussée par le gardien camerounais. En seconde période, Vincent Aboubakar réussit à inscrire le but du break pour le pays hôte, après seulement quatre minutes (2-0, 49è). Les Cœlacanthes se remobilisent en procédant par des contres éclaires. Abdallah Ali Mohamed (74è) tout comme El Fardou Ben Mohamed (79è) avaient la possibilité de réduire le score.
Ils parviennent à trouver la faille à dix minutes de la fin sur un coup de pied arrêté. Spécialiste en la matière, Youssouf Mchangama envoie une belle roquette qui termine dans la lucarne gauche du but, laissant Onana impuissant (2-1, 81è). De l'espoir pour les Comoriens qui continent à mettre le pressing. Mais au terme du temps additionnel, le score reste inchangé. Fin des d'aventure des Cœlacanthes la tête haute sur une rencontre où ils se sont montrés très braves, vaillants et battants. Le monde entier a surout été témoin de peut-être la plus grande injustice du football africain.
Boina Houssamdine
Alhadhur (GK) - Abdou (C), Zahary, Bakari (Mmadi, 89è), M. Youssouf (I. Youssouf, 89è) - Abdullah, Bachirou (Djoumoi, 89è), B. Youssouf (Mattoir, 75è), Mogni (Ali Mohamed, 52è) - Y. Mchangama, El Fardou Ben Mohamed.
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