Cofinancé par la diaspora de Nioumadzaha en France et l’ambassade de France aux Comores, le stade de basket a été inauguré lundi dernier en présence des autorités locales et de l’ambassadeur de France, Étienne Chapon.
"Un rêve devenu réalité ». Le président de l’association Jeunes Volontaires de Nioumadzaha Bambao, Chayehoi Benali, n’a pas pu cacher son émotion lors de son discours au foyer des femmes de Mrapimba. C’est là, entre deux salves d’applaudissements, qu’il a retracé le long chemin parcouru depuis l’idée jusqu’à la concrétisation. Une aventure collective commencée il y a plusieurs mois, rendue possible grâce à une enveloppe de l’ambassade de France, qui a permis de clôturer et d’éclairer le terrain.
Mais ce terrain est bien plus qu’un simple lieu de rencontres sportives. Il est devenu un symbole. Le fruit d'une collaboration entre la communauté de Nioumadzaha et l’ambassade de France et s’inscrit dans une dynamique plus large de promotion du sport comme levier de cohésion sociale. Et puisque le terrain leur est destiné, ce sont les jeunes eux-mêmes, âgés de 15-30 ans, qui ont été mis à l’honneur.
Ils étaient là, au premier rang, témoins enthousiastes d’un moment qui pourrait bien marquer le début de leurs propres rêves sportifs. La Commission des jeunes de Nioumadzaha, organisatrice de l’évènement, a délibérément choisi de leur confier la place centrale, à rebours des habitudes qui donnent souvent la priorité aux ainés, même dans des domaines où la jeunesse devrait naturellement s’exprimer.
Mohamed Elamine, président de la Commission, assume ce choix et regarde déjà vers l’avenir : « Peut-être que l’un des basketteurs qui représentera l’équipe nationale aux Jeux des îles de l’Océan indien en 2027 viendra de ce terrain. » Ce qui est sûr, c’est que le sélectionneur ne pourra pas compter sur l’ambassadeur de France pour faire gagner son équipe. Arrivé au village déjà chaussé de baskets, Etienne Chapon s’est prêté à une petite démonstration sur le terrain après la coupure du ruban. Deux tirs, deux échecs, et beaucoup de rires dans le public.
Lors de sa prise de parole plus tôt au foyer des femmes, il a salué la portée du projet, rappelant qu’« avec le sport, on apprend à vivre ensemble et à se dépasser ». Mais c’est une autre phrase qui a fait vibrer la salle : lorsqu’il a évoqué ses origines marseillaises, il a eu droit à une standig ovation. Marseille, surnommé « la 5e île », abrite une importance communauté comorienne. Certains estiment qu’elle représenterait près de 10% de la population.
La cérémonie a eu son lot de moments officiels : discours, ruban, photos. Mais ce que beaucoup retiendront, c’est une scène inattendue, à l’écart du terrain. Après les festivités, l’ambassadeur a été invité dans la cuisine pour remercier les femmes du village qui avaient préparé un délicieux repas pour la circonstance (composé de tarots au lait de coco entre autres). Là, il s’est littéralement assis à même le sol, avec elles, devant des grosses marmites noircies, témoins du festin. Un geste sans protocole, mais profondément humain. Et peut-être, finalement, le plus marquant de la journée.
Toufé Maecha
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